Profondément insoumise, résolument moderne avant la
lettre, la Mégère apprivoisée revendique
le droit à la parole et à une certaine liberté. Ici, l'histoire
se noue dans des costumes mi contemporains, mi
élisabétains, autour d'un cinéma ambulant sur la place
d'un village, dans les années 50 en Italie.
Non, Catarina ne se laisse pas faire. Elle est en
rébellion contre toutes les autorités patriarcales et
machistes de son temps. Et on serait tenté d’imaginer
que Shakespeare est de son côté et qu’il nourrit de
l’admiration pour sa « Mégère ». En revanche, il n’hésite
pas à clore son histoire par un texte misogyne, assumé
par une Catarina métamorphosée.
Surprise ? Dans cette adaptation, il convient de faire
apparaître entre les lignes que notre héroïne n’est pas
dupe, qu’elle n’a pas baissé les armes. Ce discours,
finalement par trop provocateur, peut devenir un jeu
amoureux, un jeu érotique, un jeu social.
Catarina devient alors la métaphore de l’actrice, elle
endosse le rôle de la femme docile dans une relation
complice et ludique avec son mari. Humour et jubilation
sont de mise dans cette comédie haute en couleurs,
empreinte d’une extraordinaire vitalité.